Ce que je faisais avant 1964, de la zoologie

• La thèse, le but ! tu y vas sinon on te vire et tu bosses, tu bosses, plus le temps de vivre, de regarder auour de soi quand tu commences à rédiger. Fini la vie cool, lectures, cinéma, famille. Tu n'es plus que rédaction, vérifications. Et c'est là que tu vois à quel point tu as envie d'en sortir, de faire autre chose, de voir d'autres personnes que celles de la petite colonie de  scientifiques, des parisiens partis loin du tumulte. Loin, un peu trop. On est relativement isolés, implantés, différents.

Je me souviens avoir découvert le jazz à cette époque-là, faire autre chose que cette fichue rédaction, que ...   Mais c'était toujours pour "après". Les derniers temps, j'ai été aidée, soutenue, faire lire aux copains, prendre leur avis, couper, préciser. J'ai été aidée pour les tableaux qu'on présente et qu'on commente, quelques photos. Merci pour ça, et la "générale", une vraie répète, un jury assis, tu parles debout. Je me souviens que je tapais sur mon pied avec la perche destinée à indiquer tel point sur les tanleaux ... je ne m'en serais pas aperçue toute seule.

Le jour J; étonnemment pas d'émotion, tout se déroule tranquillement, et puis il y a le pot de thèse et là aussi merci à Françoise qui a tout organisé !

Un peu sonnée par tout le boulot qui a précédé, dès le lendemain je me suis précipitée rue Racine pour acheter les disques d'apprentissage du russe, méthode Nina Potapova ! J'avais le manuel, un pur manuel stal pour le contenu, édifiant ! J'avais suivi des cours à France URSS en 53-54 puis arrêté et tout oublié. La famille, sympa, me dit que j'avais bien droit à un peu de repos et pourquoi pas à un voyage, justement France URSS avait un séjour linguistique à Moscou en juillet-août, trois semaines Je suis repartie à fond la caisse, réapprendre à lire avant le voyage, et là je plonge, le russe m'absorbe comme la thèse juste avant. Et ça a duré, russe à Moscou, à Nice, à Aix, apprendre par coeur, quatre vers par jour. Elsa Triolet a publié une anthologie bilingue, La poésie russe, chez Seghers. Je lis, j'ai dès le second séjour des amis avec qui s'installe une correspondance, à la main, et il faut déchiffrer les écitures, excellent pour apprendre !  Et je lis, je passe des examens, c'est le bonheur. Mais je suis en contradiction avec le boulot, la famille, très difficile d'avoir une passion hors boulot. Il y a eu des ennuis, toutes sortes. Mais c'est la vie ! Tout ce que j'ai découvert autour du russe ! peinture, christianisme, la musique populaire et aussi les terribles années du stalinisme. Oubliée, la zoologie !

Comments

[Adelaroman]

Cet article me plaît beaucoup.