Laurence

Engrenage, d'Eric Orlov. (Olivier Morattel Dole, 2018)

Lu très vite, pas facile de le refermer, on y revient, encore et encore. Il se passe quelque chose  de curieux, une sorte d'empathie avec les évènements. On veut s'échapper, on arrête la lecture, chapitres. Mais vite, de nouveau on ouvre on replonge. L'héroïne, avec qui jamais on ne s'identifie - emploi de la troisième personne maintient la distance - tente d'échapper à un mystérieux personnage, de plus en plus présent, mais n'y parvient pas. Ses retours à la vie normale sont voués à l'échec devant une évidence : cette vie balisée, convenue, lisse, n'a aucun attrait. Les relations au travail ont l'apparence de la convivialité.

 Le livre est construit selon deux temps, rapide, accéléré pour le drame. Et quelque chose d'étale, vite brossé, un tous les jours écrit d'avance, préréglé.

Belle étude de cette vie normalisée, très 21e siècle. Inexorable, où est passé l'espoir ? Il est là, avec la lecture mais cette fichue normalisation enjouée ne l'apprécie pas. Avec nous ou la porte

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